– Carnet de Voyage – Trek de Landmannalaugar * 1

En Septembre 2018, je suis partie faire un trek extraordinaire de 4 jours en Islande, et j’avais écris ces petits récits sur ma page facebook à l’époque.  Je souhaite aujourd’hui vous le repartager ici sur mon blog, deux ans plus tard, et j’en ai profité pour compléter un peu mon récit.  Voici la première partie ❤

Bienvenue dans l’un des lieux les plus fabuleux d’Islande… les montagnes de Landmannalaugar.

Le paradis pour les amoureux de la nature, pour les randonneurs à la recherche de paysage digne d’un autre monde, loin de toute civilisation. On dit que ce trek est l’un des plus beaux du monde,  je veux bien le croire. Les photos parleront d’elles-mêmes, il est très difficile d’exprimer avec des mots ce que l’on ressent quand on se retrouve au milieu de ces montagnes, et disons le, de cette beauté époustouflante.

Ce trek s’effectue en autonomie complète, quand je dis loin de la civilisation, c’est vraiment LOIN de la civilisation. Pendant 4 jours, il faudra porter toute sa nourriture et son équipement. Il faudra également gérer les batteries et de son portable ou de sa caméra pour appeler des proches ou prendre des photos, car comme vous vous en douterez , il n’y a pas de réseau ou d’électricité dans les petits refuges que nous croiserons.

« Hope for the best, prepare for the worst »

« Espère le meilleur, prépare toi au pire »

Cette phrase résonne encore dans ma tête, après l’avoir lu sur l’un des panneaux au départ du trek. Au tout début, sans vraiment m’être renseignée avant, j’avais dans l’idée de faire ce trek toute seule, oui, je ne sais pas pourquoi mais comme vous le savez j’adore voyager seule. C’est dans ces conditions que j’apprends à m’écouter profondément, et puis c’était aussi une sorte de challenge, d’oser faire une aventure seule en complète autonomie pendant plusieurs jours. En en parlant autour de moi, on me l’a très fortement déconseillé… et c’est sur la route que j’ai réalisé pourquoi. L’islande est un pays extraordinaire, mais c’est aussi un pays capricieux, effrayant et impitoyable, qui parfois ne fait pas de cadeau.

Il faut donc bien s’équiper pour résister aux conditions climatiques, au cas où les choses se gâtent, chose que j’avais pris un peu trop à la légère…

Jour 1

Mon ami Marco et moi, partons en direction de Landmannalaugar en stop, puis en bus, sous un soleil magnifique ce qui nous mets du baume au coeur après plusieurs jours de pluie. Nous aurions bien fait tout le trajet en stop pour une question de budget, mais il faut se rendre à l’évidence : faire du stop sur ces routes si chaotiques est de l’ordre de l’impossible.

Le bus s’enfonce dans les terres d’Islande qui sont généralement très difficilement accessibles. Nous sommes secoués comme des pruniers à cause des trous sur la route, mais malgré ça nous restons le nez collé à la vitre pendant deux heures. Le paysage que nous observons depuis la fenêtre du bus nous mets déjà dans l’ambiance… : des montagnes à perte de vue, des champs de lave, des immenses plaines qui s’enfoncent vers les montagnes… on se croit sincèrement dans un decors de film de science fiction!

Nous arrivons à Landmannalaugar, ce site si connu pour ses montagnes colorées et caractéristiques. Nous sommes super excités à l’idée de partir marcher dans cet endroit extraordinaire. Avant de partir nous prenons les dernières informations nécessaires pour faire le trek dans les meilleures conditions. Nous achetons une carte au petit refuge pour nous repérer en cas de problème et posons nos dernières questions.

Les conseils et recommandations de la dame me donnent froid dans le dos :

« surtout n’utilisez pas de coton pour ne pas transpirer et se transformer en glaçon », « ne vous éloignez jamais du sentier balisé », « avez vous pris suffisamment d’eau et de nourriture? » , « votre tente est-elle adaptée pour les vents forts? » , « il va faire très froid cette nuit » , « avez vous pris des chaussures pour pouvoir traverser les rivières? »,  » Ne traversez jamais les rivières seul » ….. Je répondis oui oui, non non  en ravalant ma salive,  tout en sachant que oui j’avais du coton sur moi et que non ma tente n’était sans aucun doute pas adaptée au vent d’ici.  Mais on était là, et il fallait partir. Ça va aller, me dis-je. Ce trek ne semble pas si facile que ça et nous ne savons pas trop dans quoi nous nous embarquons mais j’ai confiance.

« Espère le meilleur, prépare toi au pire ». Elle résonne encore.

Aujourd’hui le temps est avec nous, alors je me décontracte très vite, et je suis super impatiente de commencer. Je sens que mon âme d’aventurière va être servie…

Après avoir mangé quelque chose pour ne pas partir le ventre vide, nous partons enfin sur le début du trek de Landmannalaugar. 12 km de prévu pour aujourd’hui, ce n’est pas énorme en terme de distance mais il y a beaucoup de dénivelé et avec le sac sur le dos je peux vous dire que c’est intense !

Cette région présente un paysage tourmenté en raison de l’activité volcanique. On peut apercevoir des cratères rougeâtres, des champs de cendre et de lave, des lacs d’un bleu vert intense. Les montagnes sont de toutes les couleurs, du noir au jaune pâle en passant par le rouge et le bleu puis le vert… on a l’impression que quelqu’un est venu jeter un pot de peinture et s’est amusé à peindre les montagnes. J’ai la sensation que ce n’est pas réel…

Après une heure de marche, ça commence à grimper sérieusement, mais la beauté du paysage nous fait oublier la difficulté et le poids du sac. La vue d’en haut est spectaculaire, je ne sais pas comment vous décrire cela… cette sensation d’être au dessus de tout, ce mélange de couleurs, l’horizon de tous les côtés… encore une fois j’ai dû mal à me dire que ce qui est devant mes yeux est réel.

Le temps est toujours avec nous et nous avons une vue dégagée pour notre plus grand bonheur. A force de grimper j’en ai même chaud, je finis par marcher en pull. Nous continuons notre chemin, en direction du premier refuge qui se trouve un peu plus en altitude. Les fumées s’échappant des montagnes nous rappellent que l’activité géothermique est bien présente. C’est assez étrange et un peu flippant quand on y pense  de se dire que sous nos pieds il se passe des trucs…

Plus nous avançons plus nous marchons à de nombreuses reprises sur les neiges éternelles. La température descends, on sent qu’on est bien dans les hauteurs. La nuit s’annonce fraiche… La route est parsemée de pierres volcaniques brillantes. Elles sont magnifiques, on dirait vraiment des cristaux. J’en prends une petite, que je glisse dans la poche de mon manteau, en me disant qu’elle me portera bonheur.

Quelques km avant d’arriver au refuge, nous tombons sur un petit écriteau nous rappelant que l’Islande fait des victimes… et que ces montagnes en cas de mauvais temps peuvent être fatales. Quelques années plus tôt, un jeune homme de 25 ans se perdit dans le brouillard et s’éteindra par ici, si proche du refuge.

Nous arrivons enfin, toujours avec un ciel dégagé. La vue est sublime. Le refuge se trouve au milieu des montagnes, où la neige est présente à certains endroits. Nous apercevons les tentes, déjà montées par les premiers arrivés. J’ai déjà froid rien que de penser à la nuit que l’on va passer dehors, mais je suis confiante. Nous nous installons à l’un des emplacements prévu, délimités par des grosses pierres qui j’imagine sont une sorte de barrière contre le vent. Nous sommes fatigués mais tellement émerveillés par notre journée…

Nous ne pouvons pas rentrer à l’intérieur, car ce sont seulement les personnes qui ont payé un lit qui y sont autorisés. Nous allons devoir cuisiner et manger dehors, repas gastronomique en prévision : une sorte de semoule lyophilisée… miam miam! J’ai faim, mais notre stock de nourriture doit tenir pour tout le trek… alors on fait attention de ne pas trop en prendre. Nous discutons avec deux Français (bretons) , l’un d’entre eux nous raconte que deux jours auparavant dans ce refuge, une tente s’est envolée durant la nuit à cause du vent trop puissant. J’ai du mal à l’imaginer tellement le temps est calme pour nous ce soir là.

Nous partons nous coucher fatigués et pleins d’étoiles dans les yeux pour cette première belle journée. Juste avant de dormir je fais quelques exercices physiques pour me réchauffer. Mon ami marco s’endort directement alors que moi, engouffrée dans mon petit sac de couchage tout froid, le sommeil va être difficile à trouver … Je ne suis effectivement pas au bout de mes surprises.

La suite dans un prochain épisode… 😉

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4 réflexions sur “– Carnet de Voyage – Trek de Landmannalaugar * 1

  1. Claire Castagne

    Waouh quel récit ! Hâte d’avoir la suite, tu sais nous tenir en haleine 😉
    Ça a l’air magnifiquement dangereux ou peut-être dangereusement magnifique lol !

    J’aime

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